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dimanche, novembre 07, 2010

SOL / Blodtru - Old Europa Death Chants















Première édition : 2010
Label : Paradigms recordings (1 x Cd)
Avec :
Emil Brahe - Chant, Accordeon, Glockenspiel, Guitare, Basse, Banjo, Batterie, Feedback.
Trúa - Chant, Guitare, Basse, Feedback.
Danny Jöhnson - Batterie

Titres :

1. Alone
2. Crippled by emotions we die in solitude
3. The dusk of man : The dawn of the beasts
4. Where did we fall
5. A Golden Horse
6. Death chants for old europa

Henry Purcell, mais sans la grâce pédante de l'époque. Avec ce terrible effet absorbant de l'air ambiant, puissante éponge, qui au fil du premier titre saturera l'atmosphère d'un drone organique humidifié par un crachin de clochettes, encore frais, encore respirable, même après les dix minutes.
Alors les choses deviennent plus sérieuses, et les ondes énormes qui emplissent l'horizon en un rien de temps vibrent à la fréquence des vagues d'une mer que l'on jurerait entendre, mais que l'on ne verra jamais. Une brume dense, immense, et la vision en devient inutile, comme tendent à le confirmer ces chants déchirés, qui semblent provenir de partout et nulle part à la fois.
Les échanges gazeux ont du mal à se faire dans les poumons, et pour palier à ce manque d'oxygène, le cœur s'emballe de temps à autres, pour maintenir le corps en éveil, pour éviter un coma menaçant, et pour alimenter les surrénales, continuer de produire de l'adrénaline, seule source de courage pour continuer à avancer dans un brouillard impénétrable.

Une tache blanchâtre flottant dans les airs signale la présence d'un soleil froid et impuissant derrière le chaos climatique, et régulièrement un rayon se réfléchit de particule en particule, strident et aveuglant, jusqu'aux pupilles non averties. La marche soudainement plus rude indique une ascension, une montagne, tout du moins une colline, impossible d'être plus précis, et donner dangereusement un rythme soutenu à l'escalade apparaît comme le seul moyen d'avancer. L'oxygène se fait plus rare avec l'altitude, et l'air ne se désaturant pas, le corps s'éteint, disjoncte. Le cerveau, souffrant de la carence en air pur, délire, créant ces images de veillée traditionnelle au ralenti, brouillées, illogiques, devenant alors finalement un insupportable cauchemar.

Enfin douloureusement réveillé, c'est souffreteux, défait, qu'il faudra dorénavant continuer à avancer, tout espoir de salut supprimé, avec le seul instinct de survie comme moteur. Alors la marche recommence, plus lourde encore, et le seul chant qui vient en tête, pour feindre un courage ayant déserté depuis longtemps, sonne de manière inhabituelle, maussade et déprimé, et rend la tâche plus harassante encore. Quand enfin, après une durée inestimable, la brume se fait moins épaisse, et qu'enfin un véritable paysage se dessine dans une plénitude sonore, tout n'est que collines désertiques et lacs fumants jusqu'au supposé ciel où la tache pale ne rayonne pas plus qu'avant, masquant l'idée même de l'existence d'un horizon.

EyeLovya, Juillet 2010 

Old Europa Death Chants en trois mots : Brouillard, Plénitude, Perdition

Source : www.slowend.com

Bong - Quttinirpaaq split Mini album (ep)




















Le fameux Bong anglais, ça fait des années qu'on en entendait parler mais beaucoup plus qu'on espérait enfin entendre un son. C'est désormais chose faite.
Une salve de pas moins de 5 releases a été tirée à quelques semaines d'intervalle. Un album, un ep, deux splits et un triple live, tous bourrés à craquer de matos. De quoi en être écœuré très rapidement.

Car le style de Bong est d'un simplicité enfantine: un drone doom au gros son et à la prod enfumée qui rappelle étrangement Electric Wizard (eh ouais) et donc forcément répétitif... Enfin, si cette description pouvait s'appliquer aux toutes premières réalisation du groupe (notamment le premier LP éponyme et l'EP Bethmoora), l'addition de concerts (du style jouer toute une nuit dans un restaurant (!)) avec l'ajout d'un joueur de sitar les a amenés à légèrement modifier leur approche et à accorder à cet instrument à cordes indien, dont je suis follement amoureux des sonorités, une place importante.

Et c'est le cas sur ce split, faisant de ces 15 minutes sans doute le meilleur titre que j'ai pu entendre du quatuor. Totalement incantatoire et d'une touche prononcée cinématographique façon horror flicks des 70's, je ne saurai que conseiller aux personnes ayant aimé l'essai de style d'Oborn sur Witchcult Today de s'y attarder.

Quttinirpaaq derrière son nom imprononçable, me facilite la tache, car son offrande s'inscrit dans la même lignée et propose un rythme occulte battu avec anémie, volontairement empreint d'une aura maléfique, où les larsens et un étrange murmure humain sans fin viennent contribuer à pervertir le son lourd et granuleux des amplis.

Encore une pierre à ajouter à l'édifice des Grands Anciens.
« Zyweso, wecato keoso, xunewe-rurom xeverator .Menhatoy, Zywethorosto zuy , zururogos Yog-sothoth ! Orary ysgewot, Homor Athanatos nywe zumquros, yesechyroroseth xoneozebethoos Azathoth ! Xono, Zuwezet, quyhet kesos ysgboth Nyarlathotep ! Zuy rumoy quano duzy Xeuerator Ysheto, thyym, quaowe xeuerator phoe nagoo, Hastur ! Hagathowos yachyros, gab Shub-niggurath ! meweth, xosoy Vzewoth ! »-

A Clarion Call, Juillet 2009  

Bong - Quttinirpaaq split en trois mots : occulte, incantatoire , malfaisant

Source : www.slowend.com