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dimanche, avril 07, 2013

MGR - Wavering On The Cresting Heft - 2007






















Myspace : http://www.myspace.com/mgrsounds
Country: LA / NY, USA
Label: Neurot Recordings
Date de réalisation : March 21, 2006

La sagesse populaire voudrait que « la première impression soit toujours la bonne ». Je ne sais pas dans la votre, mais dans ma vie, voilà une règle qui n’est vraie qu’une fois sur deux ; autrement dit cette règle ne vaut rien - ensemble, les amis, luttons contre les proverbes erronés et le monde sera plus beau.

Voici donc un disque qui ne m’a pas plu dans un premier temps, et beaucoup par la suite. Plus précisément, je l’ai d’abord trouvé insignifiant. Resituons : MGR est le projet solo d’un membre d’Isis, le guitariste Mike Gallagher. Isis ! Le nom gris-gris est lancé. Isis ! Isis ! Le dossier de presse est une incantation, toutes les trois lignes on l’invoque. Isis ! A croire qu’il n’ y aurait aucune autre raison de l’écouter. Qu’est-ce donc que ce disque, un faible side-project, destiné aux fans d’Isis seulement (quoi qu’il en soit, si toi aimer Isis, toi acheter MGR, on t’a dit) ? Au cas où certains d’entre vous ne connaîtraient pas Isis, il s’agit, pour faire simple, d’un métal de type planant qui tente de ne pas en renier pour autant sa sauvagerie, même si l’atmosphérique tend avec les années à prendre le dessus sur la violence (Ah ! J’ai déjà reçu un mail d’un fan pour me dire que j’avais rien compris à « l’expérience Isis »).

Alors oui, j’aime bien Isis. J’aime Bien. Sans plus. C'est-à-dire que je me mets parfois un de leur disque sans déplaisir, mais que je suis loin de considérer ces musiciens comme géniaux. Qu’attendre donc de l’échappée en solitaire d’un de ces gars ? Une première écoute m’amène à penser que ce que je prévoyais de pire est sur la bande : un Isis nain. Tout pareil, mais en miniature. Et en tout mou. Un truc complètement inutile avec les mêmes arpèges romantico–contemplatifs (sauf que là le mec est un peu alone avec ses trois notes).
Mais voilà, lors d’une énième écoute, l’inattendu s’est produit. Plus précisément aux alentours de la plage numéro 3. Lorsque la musique MGR se décide franchement à s’émanciper d’Isis, le grand et gros frère encombrant. Les chapelets de guitare trop connotés se font plus discret. Des drones et saturations simples mais bien placés se sont glissés progressivement dans l’entrejeu un peu stéréotypé des premiers instants, et ce pour faire enfin éclore leur expressivité en douceur, alors qu’il n’est pas encore trop tard : il nous reste encore, la moitié d’un album pour se laisser emmener tranquillement dans une forêt clairsemée de sons propices à diverses rêveries.

J’ai commencé par sortir d’un motel et fumer une cigarette seul en regardant la lune. J’ai pris une voiture silencieuse et roulé… roulé… roulé. C’est fascinant de surplomber les lumières du périphérique d’une mégapole, en pleine nuit. Je me suis arrêté pour observer le spectacle. Ma voiture David Lynch a disparu et un cow-boy tout aussi David Lynch que la bagnole me provoque en duel western spaghetti dans la brume. Derrière moi, autour de moi, au-dessus de moi, les cercles sonores du périph’ s’affolent. Le temps d’un nouveau regard à la lune, et les brumes se dissipent. CLAC. Le disque est terminé. Mince, Il est trop court finalement. Ou commence trop tard.

Reste à remettre la première plage, cette fois-ci vierge de tout soupçon, prêt à mêler ses fantasmes à cette musique particulièrement évocatrice, à la structure finalement simple, parfois peu originale, mais dosée et filtrée comme une drogue douce habilement préparée.





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