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lundi, novembre 27, 2006
Earth
Earth est né a Olympia au début des années 90 sous l’impulsion de Dylan Carlson, médiatisé pour avoir été l’ami très proche de Kurt Cobain, Carlson est avant tout un pionner culte qui brique des pans d’américana pure et quasi occulte.
Magie électrique, la musique d’Earth est un work in progress sans fin sur la note, la répétition ou le drone (bourdonnement). En naissent alors des paysages désertiques, des travellings Jarmushien. Visionnable dans l’espace sans frontière et dans l’histoire constitutive de l’Amérique moderne, Earth a la maîtrise de l’outil sans qui nos sociétés contemporaines ne seraient pas. L’électricité, qui, entre ses mains devient par une maîtrise chirurgicale des saturations, un instrument à part entière ayant la particularité de dialoguer avec vos intestins, vos nez et le doux sentiment que vos pupilles sont en train de se décoller. C’est le son d’un rendez-vous avec la nature où seul les battements de votre cœur peuvent répondre a une grande solitude rampante, statique, électrique et haletante.
« Je réalise aujourd’hui que la musique, particulièrement celle contenant le drone ou LA NOTE, et la musique qui génère une réaction spirituelle de l'auditeur est un continuum. C'est une musique qui a passée les âges et s'est manifestée dans un certain nombre de formes ou "genres" ou "styles". J'ai commencé à voir ma musique en tant qu'élément et produit de ce continuum. J'ai également commencé à voir que ce continuum s’ était fortement exprimé sous des formes historiquement américaines comme la country ou le blues.(...) un territoire ou la géologie ne concerne pas la pierre mais la peur. (...) Un paysage infernal qui exige, de nous, une chanson ». Rencontre avec celui qui dans le silence, la discrétion, a influencé et inspiré des artistes de Sonic Youth a Jim O'Rourke en passant par Mogwai et Justin Broadrick sans oublier les incontournables SunnO)) détenteurs du label extrème Southern Lord,
Interview : Dylan Carlson : http://www.oc-tv.net/earth.htm
Plus d’infos sur www.thronesanddominions.com et www.southernlord.com.
Hyatari "The Light Carriers"
Année : 2005
Tracklisting :
1. Sheet of Flames
2. Freeform for the Disenfranchised
3. The Light Carriers
4. Fourth Realm
5. 10,000,000 Years ago
6. Harvesting Sod
7. Collapse
Noir total.
A l’image du visuel très minimal de ce nouvel album de Hyatari, la musique en provenance de Huntington qui se déploie en ces lieux ressemble à un marasme, quelque chose d’obscur et d’insondable.
A travers un amoncellement étouffant de guitares baveuses, lourdes et exsangues, Hyatari échafaude un Doom Stoner des plus métallique, inquiétant et inspiré. Les constructions instrumentales, souvent à rallonge (le dernier titre, "Collapse", offrant une extension temporelle de quinze minutes), déploient des paysages délavés, complètement désespérés et qui placent au dessus de la mêlée ce trio apocalyptique.
Tout réside dans la puissance et l’insistance des guitares, réalisées par Mac Walker et Chris Tackett : les riffs, lourds, ne laissent place à aucun habillage supplémentaire. Pas de soli, et renfort électronique ou synthétique minimal (samples et textures signés Brett Fuller, seule personne en charge des aspects non organiques de la musique du trio) : Hyatari opère dans un registre roots, et se révèle très évocateur. Ses choix introductifs, concernant ce nouvel opus, choisissent le lent crescendo. Hyatari pose ainsi sur l’impressionnant et inaugural "Sheet of Flames" un propos hypnotique et dénué de percussions. Ce premier titre est composé d’une boucle riffée parée d’un environnement ambiant et placé en retrait au mix, à la fois aquatique et grouillant du bruit de la foule. Les guitares écrasent tout, ne se défaisant pas des harmonies fondamentales. Elles poursuivent cette optique sur le second titre, "Freeform for the Disenfranchised", qui capte des couches supplémentaires de guitares, dont les motifs sournois superposent à la rythmique principale des déraillements noise certes contrôlés mais qui introduisent une dimension plus torturée encore au propos. Metal schizophrénique, comme une obsession trouble qui grouille, tout au fond de ces saturations là. Pas claires, mais alors pas claires du tout. Le crescendo se renforce par l’introduction de voix fantomatiques sur la fin du titre, avant que n’apparaissent les premières percussions, minimales et à la limite du martial, sur "The Light Carriers".
L’assise dessinée reste donc dans les mêmes tonalités de base, mais la pression rythmique, sans être insistante, génère une tension palpable. Les motifs noise reviennent à la charge et brisent l’hypnose de ces progressions grasses, histoire sans doute d’annoncer que la frappe rythmique va désormais mener les débats à partir de l’incroyable "Fourth Realm".
Ce disque éprouvant, digne à la fois de l’héritage de forme des titres les plus lents du Sabbath comme de la torture du King Crimson, se destine avant tout à un public aussi friand d’hypnose mortuaire et métallique que peu gourmand de manières.
Car il ne s’agit là que de noirceur, dans l’exclusivité de toute tendance romantique.
Chronique : www.obskure.com
dimanche, novembre 26, 2006
Nadja : "Truth Becomes Death"
Informations
Première édition : 2005
Format : 1×CD
Label : Alien 8
Avec
Aidan BAKER : guitares, voix, flute, machines
Leah BUCKAREFF : basse, voix
Tracklist
1. Bug / Golem
2. Memory Leak
3. Breakpoint
J’hésitais à débuter cette chronique par un pamphlet rasoir sur le drone, mais finalement je vais plutôt parler du disque directement, et puis tant qu’à faire je vais éviter de vous parler d’autre chose, alors arrêtez-moi si je me perds en chemin. Voilà bien longtemps que je n’avais pas été aussi scotché par le simple son d’un disque. C’est majestueux, lumineux, venteux. Puis ça devient poisseux, boueux, glaireux. Au rang des références qui me viennent à l’esprit, on comptera parmi les plus évidentes Earth pour le gros riff pataud du premier morceau -je vous jure que j’headbang dessus- et surtout (je ne sais pas si les intéressés confirmeraient) Esoteric pour le cataclysme psychédélique interminable et la voix gutturale du deuxième morceau, tout ceci tournoyant sans fin dans un maelstrom de saturations qui appartiennent un peu, elles, à tout ce que la musique connaît de bizarreries indélicates pour les oreilles (vous aurez compris que si je ne les cite pas, c’est avant tout que j’essaie de cacher mon incultance derrière une bonne dose d’imposturisme).
…
En fait je venais d’écrire un paragraphe interminable pour vous décrire le disque par le menu, mais comme c’est le genre de truc que je déteste lire dans une chronique, je vais faire, à titre exceptionnel, œuvre d’autocensure, ce qui je l’espère réjouira mes détracteurs surtout s’ils désirent y voir la preuve que je n’ai pas écouté le disque dont je parle. Tout ce que je vous dirai c’est que ce disque est remarquablement construit, qu’à aucun instant on n’échappe à la fascination qu’il exerce. La trame sonore est infiniment dense, bien plus qu’il n’y paraît, et ce ne sont pas seulement vos enceintes qui risquent la saturation à l’écoute de ce disque aussi rafraîchissant que cauchemardesque, tant on s’éreinte à en démêler l’écheveau faussement naïf. Un must-hear.
Truth becomes death en trois mots : grandiose, abrasif, onirique
Chronique : www.slowend.com
lundi, novembre 13, 2006
Vonn "Victim One Agony"
dimanche, novembre 12, 2006
Neantiel "L'expérience Neantielle"
Neantiel is an Experimental Drone band, formed by Bernard Gervais (Foret Morte, etc.) and Alexandre Grenier. They first started out as a Doom/Black Metal band, but then became a Drone band in April 2005. The first official demo , L'Experience Neantielle, was recorded in May 2005. First 2 track written and performed by Bernard.
News:
5/22/05 - The first demo, L'Experience Neantielle was recorded and released today. Album Info:
1: La Folie Neantielle(2:25)
2: La Tristesse Neantielle(7:24)
3: La Marche Neantielle (12:36)
4: L'Apocalypse Neantielle (8:26)
Total: 30:51
Download : http://www.neantiel.foretmorte.com/
samedi, novembre 11, 2006
SKULLFLOWER "Orange Canyon Mind"
Date de sortie : 2005
Maison de disque : Crucial Blast
Chronique : www.desert-rock.com
Amis du drone et des musiques conceptuelles, cet album s’adresse à vous. Vous qui aimez les bidouillages amphigouriques, les morceaux décomposés, les copier/coller, le manque de cohésion, l’absence de structures classiques, la musique d’obédience plutôt rock emballé dans des larsens ou des nappes de synthés monotones etc…vous ne pouvez pas passer à côté de cette sortie. Formé au beau milieu des eighties, Skullflowers se déclare comme étant une formation noise/drone/rock…tout un programme quoi !
Si vous n’avez pas abandonné la lecture de cette review à la fin du premier paragraphe c’est qu’on est entre amateurs de choses tordues et la suite va vous intéresser : ces lascars ont collaboré dans le passé avec des formations tout aussi cintrées dans des styles assez différents comme les mal meneurs d’ordis fous de Whitehouse et les agités destructeurs de Godlfesh (on nage à des années lumières de la culture dite stoner là).
Musicalement parlant les fans de Boris ou SunO))) devraient assez prendre le panard en se passant les huit plages de ‘Orange Canyon Mind’ qui oscillent entre ambient, électro, drone et trip d’informaticien en évoluant dans une ambiance toujours malsaine. On devine les concepteurs britanniques de cet ovni investi d’une mission que j’ai de la peine à conceptualiser. Je n’ai ni adoré cette œuvre ni détestée d’ailleurs j’ai simplement eu de la peine à pénétrer ce monde 100 % instrumental qui bouscule tous les schémas établis pour jouer dans son monde selon ses propres règles.
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