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lundi, novembre 27, 2006

Hyatari "The Light Carriers"



















Année : 2005

Tracklisting :
1. Sheet of Flames
2. Freeform for the Disenfranchised
3. The Light Carriers
4. Fourth Realm
5. 10,000,000 Years ago
6. Harvesting Sod
7. Collapse

Noir total.
A l’image du visuel très minimal de ce nouvel album de Hyatari, la musique en provenance de Huntington qui se déploie en ces lieux ressemble à un marasme, quelque chose d’obscur et d’insondable.
A travers un amoncellement étouffant de guitares baveuses, lourdes et exsangues, Hyatari échafaude un Doom Stoner des plus métallique, inquiétant et inspiré. Les constructions instrumentales, souvent à rallonge (le dernier titre, "Collapse", offrant une extension temporelle de quinze minutes), déploient des paysages délavés, complètement désespérés et qui placent au dessus de la mêlée ce trio apocalyptique.
Tout réside dans la puissance et l’insistance des guitares, réalisées par Mac Walker et Chris Tackett : les riffs, lourds, ne laissent place à aucun habillage supplémentaire. Pas de soli, et renfort électronique ou synthétique minimal (samples et textures signés Brett Fuller, seule personne en charge des aspects non organiques de la musique du trio) : Hyatari opère dans un registre roots, et se révèle très évocateur. Ses choix introductifs, concernant ce nouvel opus, choisissent le lent crescendo. Hyatari pose ainsi sur l’impressionnant et inaugural "Sheet of Flames" un propos hypnotique et dénué de percussions. Ce premier titre est composé d’une boucle riffée parée d’un environnement ambiant et placé en retrait au mix, à la fois aquatique et grouillant du bruit de la foule. Les guitares écrasent tout, ne se défaisant pas des harmonies fondamentales. Elles poursuivent cette optique sur le second titre, "Freeform for the Disenfranchised", qui capte des couches supplémentaires de guitares, dont les motifs sournois superposent à la rythmique principale des déraillements noise certes contrôlés mais qui introduisent une dimension plus torturée encore au propos. Metal schizophrénique, comme une obsession trouble qui grouille, tout au fond de ces saturations là. Pas claires, mais alors pas claires du tout. Le crescendo se renforce par l’introduction de voix fantomatiques sur la fin du titre, avant que n’apparaissent les premières percussions, minimales et à la limite du martial, sur "The Light Carriers".
L’assise dessinée reste donc dans les mêmes tonalités de base, mais la pression rythmique, sans être insistante, génère une tension palpable. Les motifs noise reviennent à la charge et brisent l’hypnose de ces progressions grasses, histoire sans doute d’annoncer que la frappe rythmique va désormais mener les débats à partir de l’incroyable "Fourth Realm".

Ce disque éprouvant, digne à la fois de l’héritage de forme des titres les plus lents du Sabbath comme de la torture du King Crimson, se destine avant tout à un public aussi friand d’hypnose mortuaire et métallique que peu gourmand de manières.
Car il ne s’agit là que de noirceur, dans l’exclusivité de toute tendance romantique.

Chronique : www.obskure.com

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