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samedi, octobre 14, 2006

Catacombs "In the Depths of R'Lyeh"



















Genre: Doom Metal
Label: Moribund Records
Playing time: 62:30
2006


Tracklist:

In The Depths Of R'lyeh
Dead Dripping City
At The Edge Of The Abyss
Where No Light Hath Shone... (But For That Of The Moon)
Fallen Into Shadow
Awakening Of The World's Doom (Reprise)


M. et Mme Répétitivité ont un charmant loft dans un bidon-ville de Mexico City. Ils déplorent les relations qu’entretient leur fiston avec la famille Ennui, surtout quand leur fille vient squatter chez eux quasiment toute la journée puisqu’elle ne travaille pas, laissant bien peu souvent les parents Répétitivité à leur chère intimité. En effet, il faut se lever de bonne heure pour qu’Ennui ne pointe pas trop tôt le bout de son nez.

Le doom a, nécessairement, cette caractéristique. Il joue honteusement sur ces rythmiques lâchées en pilotage automatique, et quand l’auditeur finit par n’entendre que ce seul son rabâché depuis cinq minutes, il exulte face au changement. Sur cette simple caractéristique, le premier album de Catacombs, one-man band américain, pourrait être résumé. On y lit les comparaisons les plus osées et les plus fausses : diSEMBOWELMENT (rien que ça !), SKEPTICISM, EVOKEN…On ne peut y accorder que la comparaison stylistique d’avec SKEPTICISM, les deux formations évoluant dans le funeral doom. La seule qui soit pertinente, j’insiste, serait avec TYRANNY. C’en est un clone.

Le son est aussi abominable que jubilatoire : guitares résonnantes et grésillantes, distorsion poussée ; la production n’est toutefois pas aussi extrême que chez TYRANNY (où c’est littéralement écrasant). « In the Depths of R’lyeh » n’en est pas moins terriblement lourd et compact et oui, d’un certain point de vue, l’écoute n’est pas aisée. Le chant fait partie de cette communauté de grogneurs si graves et si peu articulés qu’on en suspecte sa modification. Seul le résultat importe : une voix basse inhumaine et dévastatrice. L’ambiance même de l’album en somme, que je pourrais décrire en utilisant les termes les moins originaux, mais qui trouvent ici une signification : infernal. Ou abyssal d’ailleurs.

« In the Depths of R’lyeh » est sans concession, brut (sans claviers), ce n’est même plus triste, c’est noir. Et lourd, et lent bon sang, qu’est-ce que c’est lent. Et linéaire, goddamn it ! Et chiant, surtout. L’album n’a pas de structure, les morceaux n’en sont pas en réalité. Il ne s’agit en tout et pour tout que plus d’une heure de musique agonisante centrée sur des rythmiques continues et sans intérêt desquelles s’échappent des harmoniques vraiment bien réussies (responsables de ce récit tourmenté), réutilisées ad nauseam. Les variations sont une denrée rare, les riffs n’évoluent que très lentement et les breaks, salvateurs, sont administrés au compte-gouttes. On peut certes s’oublier soi-même au départ, les idées étant là, mais il faut plus qu’une concentration pour parvenir au bout sans décrocher. Il faut de la résignation.

Et quand bien même les mélodies évoquent sans mal la torpeur, la perte de conscience que sais-je, elles finissent par perdre tout effet. Personne ne vient les relayer, elles s’essoufflent d’elles-mêmes. Jouant le rôle de bâton de soutien du Jenga, quand elle vient à s’effondrer, toute la tour (infernale) dégringole lamentablement. La batterie apparaît misérable et simpliste, la rythmique est sans saveur, le chant gêne. Catacombs atteint ici un certain extrémisme dans le « non-renouvellement », réveillé par la gamine Ennui qui foule les bouts de tôle tombée du toit.

Et il faudrait se contenter de ça ? Dans le funeral doom on fait bien mieux, plus varié, beaucoup plus riche. Mais dans le genre, le genre profondément perdu et fou de Catacombs, on a TYRANNY, dont il effleure à peine, à peine, l’immersion. Non vraiment, j’aurai fait l’effort ; je pique trop du nez. « Mmh ? Catacombs a splitté ? Ah…Quel milieu, quand même… »

(Source : http://metal.nightfall.fr)

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